Navettes autonomes à LA DEFENSE (Le Parisien.fr). A 20' de LE PECQ (Yvelines).

Depuis ce jeudi, 29 juin 2017, trois courts circuits permettent aux usagers de raccourcir leurs trajets à pied autour du parvis de la Défense.

Elles roulent au pas, entre les longues files de salariés se dirigeant vers les tours de bureaux. Ce jeudi matin, des navettes électriques autonomes sont entrées en service sur le parvis de La Défense, pour trois mois d’expérimentation. Deux parcours sont proposés les jours de semaine, l’un entre la Grande Arche et le Faubourg de l’Arche, l’autre entre la Grande Arche et le quartier Valmy. Un troisième fonctionne uniquement le week-end jusqu’au métro Esplanade, un secteur où se trouve la majorité des immeubles d’habitation du quartier d’affaires, et ce gratuitement.

A 9 h 15, la navette gratuite partant de la Grande Arche en direction du Faubourg de l’Arche avait déjà effectué quatre rotations. Olivier, sacoche sur les genoux, attend patiemment le cinquième départ. «Je viens du quinzième arrondissement en métro et je travaille en face de la tour Technip, c’est à 7 ou 8 minutes à pied », explique le quadragénaire. L’opérateur déclenche le départ et les portes se ferment. Olivier occupe seul une des dix places assises.

 

Un opérateur est présent dans la navette pendant les premiers mois d’expérimentation (LP/F.H.)

 

Pendant le trajet, qui dure moins de cinq minutes, l’employé de Keolis (partenaire du Syndicat des Transports d’Ile-de-France pour cette expérimentation) répond à toutes les questions techniques d’Olivier. La navette est construite par Navya, start-up française de conception de véhicules autonomes. Elle se dirige toute seule, le trajet est programmé à l’avance et le minibus est équipé à l’avant de détecteurs de présence. «Le véhicule s’arrête quand un piéton ou un obstacle est présent à un mètre », indique l’opérateur. Il s’est même arrêté une fois devant un pigeon ! Il y a pas mal de testeurs de capteur sur le parvis, des gens qui mettent le bras devant la navette pour voir si elle va s’arrêter... » L’opérateur est tout de même maître du véhicule. Avec une manette, il peut l’arrêter et éviter un obstacle. «Mais l’objectif d’ici quelques mois est de faire fonctionner les navettes en totale autonomie », indique le Stif.

 

Des détecteurs de présence à l’avant du véhicule provoquent l’arrêt à un mètre d’un passant ou d’un obstacle (LP/F.H.)

 

Olivier l’interroge aussi sur l’autonomie du petit véhicule électrique : 8 heures, un peu moins quand il fait très chaud et que la climatisation fonctionne à pleine capacité, soit 400 km. La batterie met entre cinq et six heures pour se recharger, mais des véhicules sont en charge pendant que d’autres roulent. Après un arrêt derrière le Cnit, la navette emprunte la passerelle Carpeaux, elle passe tout juste entre une jardinière et un panneau JCDecaux, puis se dirige jusqu’au Pôle universitaire Léonard-de-Vinci. Olivier descend, satisfait de sa promenade, trouvant le parcours «finalement assez fluide ».

De l’autre côté de la Grande Arche, une navette se dirige vers les tours de la Société Générale, quartier Valmy. A l’arrêt intermédiaire positionné devant l’hôtel Renaissance, un trentenaire en tenue décontractée en descend. «Je suis en congé aujourd’hui, j’ai le temps », justifie Christophe. Heureusement : le petit véhicule circule à une vitesse de 1 mètre par seconde (3,6 km/h), et ne dépasse pas les 40 km/h.«C’est très, très lent, estime Christophe. En plus il y avait un piéton devant nous, donc la navette avançait derrière à la même vitesse. C’est pas tellement La Défense busy , c’est plutôt pause relax », s’amuse-t-il en se dirigeant vers les Quatre-Temps.

 

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